Quintette pour cordes et piano op. 51
Lent et grave. Animé – Lent – Finale : Animé
Prix de Rome en 1900, Florent Schmitt commença son Quintette pour cordes et piano en 1902, lors de son séjour à la villa Médicis. Le mouvement initial lui fournit d’ailleurs la matière de son premier envoi à l’Institut. Terminée en 1908, l’œuvre obtint le premier prix de la Société des compositeurs de musique. Elle fut dévoilée au public le 26 mars 1909 par le Quatuor Firmin Touche et Maurice Dumesnil au piano, au Cercle musical. Si elle nécessita plusieurs années pour être menée à son terme, c’est parce qu’elle concentrait les ambitions d’un jeune musicien sur la voie de sa pleine maturité (il travaillait parallèlement à La Tragédie de Salomé). Pour la première fois, Schmitt aborde un effectif de chambre dépassant le duo et compose près d’une heure de musique (durée qu’aucune de ses partitions de chambre n’égale par la suite). Pourtant, le quintette ne comprend que trois mouvements (le finale impose la forme cyclique en récapitulant le matériau de toute l’œuvre), comme celui de Franck et l’opus 89 de Fauré. La partie de piano exige un interprète de première force, avec des traits sur toute l’étendue du clavier et des textures touffues qui conduisent à écrire certains passages sur quatre portées. Elle était à la mesure de Schmitt qui, en 1935, enregistra l’œuvre en compagnie du Quatuor Calvet. Le quintette oppose des séquences houleuses à des rêveries éthérées, une énergie passionnée à des gestes capricieux (on songera à certains passages à cinq temps dans le Finale), mais en restant dominé par un lyrisme véhément. À la toute fin, la tension expressive s’interrompt brutalement plus qu’elle ne se résout.