Théâtre-Lyrique

Le Théâtre-Lyrique s’est remis en fête ; sa reprise de Faust et la représentation d’Orphée ont ouvert une nouvelle série de succès et de recettes qui ne se fermera pas de longtemps. M^me Carvalho s’est surpassée elle-même dans l’opéra de M. Gounod ; jamais, à coup sûr, sa voix n’avait trouvé des accents plus variés, et surtout plus pathétiques ; jamais cette âme de feu ne s’était exhalée en inspirations plus ardentes et plus passionnées. Aussi lui a-t-on fait un accueil plein d’enthousiasme. Le ténor, M. Michot, qui abordait pour la première fois l’œuvre si puissante et si colorée du maître français, a été généralement bien servi par sa belle et sympathique voix. Mais le style de Faust est déjà un peu trop lyrique pour lui ; que sera-ce quand il aura à chanter des ouvrages comme les Huguenots, la Juive, le Trouvère, etc. ? Quoi qu’il en soit, il a réussi dans Faust, ou, pour mieux dire, il n’y a pas été écrasé par M^me Carvalho ; c’est le plus bel éloge que nous puissions faire de lui. Balanqué est toujours un Méphistophélès modèle. Les chœurs et l’orchestre ont admirablement fonctionné. La reprise de Faust est donc, à tous les points de vue, un grand et légitime succès.