Théâtre. Théâtre-Lyrique
Théâtre
Je me suis laissé distancer par le Théâtre-Lyrique. Que faut-il faire ? Où faut-il courir ? On y a repris Faust, avec un nouveau ténor, et les Noces de Figaro, avec une autre comtesse Almaviva ; on vient d’y jouer les Petits violons du roi, de MM. Scribe, Boisseaux et Deffès ; et je n’ai pas soufflé mot de Mozart et de Gounod. (Passe pour Mozart, auquel il reste le chevalier Scudo ! mais la partition de Faust méritait bien que la critique se pressât davantage.) Et je ne puis rien dire en ce moment des Petits violons, attendu que j’assistais à l’Opéra au début de mademoiselle Amélie Rey, lorsque les pensionnaires de M. Carvalho exécutaient la partition de M. Deffès. « Mauvaise raison ! » allez-vous me répondre. Il est vrai que mademoiselle Amélie Rey a poussé de telles clameurs dans le trio du second acte de la Juive, qu’on pouvait les entendre de reste sans quitter la stalle que j’occupe ordinairement au Théâtre-Lyrique.
Soldons en quelques mots mon arriéré à ce théâtre. M. Guardi, à la reprise de Faust, a joué le rôle qui avait été écrit expressément pour lui. M. Guardi possède assurément une jolie voix : le malheur est qu’il demande à cette voix plus qu’elle ne peut raisonnablement donner. Le chanteur n’avait pu suffire aux travaux des répétitions, et le voilà, dit-on, après quelques soirées, obligé de céder son rôle. M. Guardi doit s’apercevoir à cette heure qu’il a étudié à une mauvaise école. Il est temps encore pour lui de se raviser. Les fatigues auxquelles il s’est livré, sous prétexte de chant, n’ont pas sensiblement altéré le métal de sa voix ; avec du repos et une nouvelle direction donnée à ses études musicales, il n’y paraîtra pas. Mais six mois encore de ce régime d’efforts et de cris formidables, et je ne réponds plus de la guérison de son organe.
B. Jouvin.
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/Jules BARBIER Michel CARRÉ
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publication date : 23/06/24