Quatuor à cordes no 4 en mi mineur
Allegro non troppo
Si l’on en croit l’indication portée par une main inconnue sur le manuscrit de ce quatuor, conservé à la Bibliothèque nationale de France, il s’agirait de la « dernière œuvre de Félicien David ». Cela explique qu’elle soit inachevée et ne consiste qu’en un unique mouvement, « Allegro non troppo », composé par le musicien en 1875 ou 1876, année de sa mort. Dans la marge du manuscrit se trouvent quelques esquisses, probablement celles des autres mouvements de l’œuvre, un « Andante » notamment. Mélodique, équilibrée, maîtrisée dans son écriture et offrant de beaux contrastes expressifs, cette ultime page de David est d’un romantisme assez traditionnel dans son expression – on pourrait aisément la croire composée dans les années 1840 ou 1850. Les premières mesures laissent penser que l’œuvre s’ouvre par une introduction lente, comme nombre de quatuors à cordes ou de symphonies. Mais c’est déjà le premier thème qui est donné, passant du premier violon au second, et s’animant. Dans tout le mouvement, le matériau sera réparti assez équitablement entre les différents instruments. Le second thème, dans un ton majeur cette fois, est énoncé par tous les instruments, en particulier par le violon et le violoncelle. La structure de cette page ne réserve aucune surprise particulière : exposition, développement, réexposition des thèmes au ton principal, mais l’on admire particulièrement sa péroraison finale d’un irrésistible lyrisme.