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Revue musicale. Le Roi d'Ys

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REVUE MUSICALE
Théâtre de l’Opéra-Comique : Le Roi d’Ys, opéra en trois actes et cinq tableaux, poème de M. Edouard Blau, musique de M. Edouard Lalo. – Conservatoire de Musique (Concert Rossini) : Les Jardins d’Armide, cantate, par M. Émile Moreau, musique de M. Auguste Chapuis. Exercice des élèves. Hamlet, tragédie lyrique en cinq actes et neuf tableaux, paroles traduites de Shakespeare par Pierre de Garal, musique de M. Aristide Hignard.

M. Ernest Renan, dans la préface de ses Souvenirs de jeunesse, dit qu’une des légendes les plus répandues en Bretagne est celle d’une prétendue ville d’ls qui, à une époque inconnue, aurait été engloutie par la mer. On montre à divers endroits de la côte l’emplacement de cette cité fabuleuse, et les pêcheurs vous en font d’étranges récits. Les jours de tempête, assurent-ils, on voit dans le creux des vagues le sommet des flèches de ses églises ; les jours de calme, on entend monter de l’abîme le son de ses cloches, modulant l’hymne du jour. Dans ses Chants populaires de la Bretagne, M. de La Villemarqué donne la traduction du poème Livaden Geris (Submersion de la ville d’Is), tel que le lui chanta en dialecte du pays de Cornouailles un paysan de la paroisse de Trégunc.

As-tu entendu, as-tu entendu ce qu’a dit l’homme de Dieu [note : Saint Gwénolé, abbé de Landévénëk] au roi Gradlon qui est à Is ? 
Ne vous livrez point à l’amour ; ne vous livrez point aux folles joies. Après le plaisir, la douleur !
… Le roi Gradlon parlait ainsi : 
— Joyeux convives, il me convient d’aller dormir un peu. 
— Vous irez dormir demain matin ; demeurez avec nous ce soir ; néanmoins, qu’il soit fait comme il vous convient. 
Sur cela, l’amoureux contait doucement, tout doucement ces mots à l’oreille de la fille du roi : 
— Douce Dahut, et la clef ? 
— La clef sera enlevée ; le puits sera ouvert : qu’il soit fait selon vos désirs !...

Selon la tradition populaire, la ville d’ls, capitale du roi Gradlon, était défendre contre les invasions de la mer par un puits ou bassin immense, destiné à recevoir les eaux de l’Océan dans les marées, comme autrefois le lac Mœris celles du Nil. Ce puits avait une porte secrète dont le roi seul avait la clef, et qu’il ouvrait ou fermait lui-même quand cela était nécessaire. Or, une nuit, pendant qu’il dormait, la princesse Dahut, sa fille, voulant couronner dignement les folies d’un banquet donné à un de ses amans, lui déroba la clef du puits, courut ouvrir la porte, et submergea la ville. Saint Gwénolé l’avait prédit. 

M. de La Villemarqué ajoute que « cette tradition doit remonter au berceau de la race celtique, car elle est commune au trois grands rameaux de cette race : les Bretons, les Gallois et les Irlandais. »

En Armorique comme en Cambrie, comme en Irlande, le nom du pays est le même, c’est-à-dire qu’il a la même signification (bas ou creux) et atteste, par conséquent, une parfaite identité de lieu. « Les Armoricains le font inonder par le débordement d’un puits, les Gallois et les Irlandais, d’une fontaine. » Entre la fontaine et le puits, on n’a qu’à choisir. 

Émile Souvestre a raconté la légende de la ville d’ls ou Keris dans son livre En Bretagne et dans ses Merveilles de la nuit de Noël. Ces deux versions sont quelque peu différentes l’une de l’autre. Dans la seconde, les clefs des écluses que Dahut portait toujours suspendues au cou lui furent ravies au milieu d’une danse tourbillonnante et vertigineuse par un inconnu qui s’était présenté à elle comme un puissant seigneur et n’était rien moins qu’une incarnation du diable. 

… Le roi était seul dans son palais, dans une grande salle obscure, assis sur l’âtre, auprès d’un feu éteint. Il sentait la tristesse lui tomber sur le cœur, lorsque tout à coup la porte s’ouvrit des deux côtés, et saint Corentin parut sur le seuil avec un cercle de feu autour du front, la crosse d’évêque à la main, et marchant dans un nuage de parfum. 
— Levez-vous, grand roi, dit-il à Grallon, prenez ce qui vous reste ici de précieux et fuyez, car Dieu a livré cette ville maudite au démon.  
Grallon, effrayé, se leva aussitôt, appela quelques vieux serviteurs, et, après avoir pris son trésor, il monta son cheval noir et partit à la suite du saint qui glissait dans l’air comme une plume. 
Au moment où ils passaient devant la digue, il entendit un grand mugissement de flots et aperçut l’étranger barbu qui avait repris sa forme de démon, occupé à ouvrir toutes les écluses avec les clefs d’argent enlevées à Dahut. 

Et le cheval galopait toujours, traversant les rues, les places et les carrefours, les pieds de derrière baignés par la vague qui semblait le poursuivre. Dahut qui se désolait, « les cheveux épars comme une veuve » au haut du perron de son palais, s’élança survie cheval qui emportait le roi. Mais alors le coursier s’arrêta subitement, fléchit et l’eau monta jusqu’aux genoux du monarque qui, pris d’épouvante, appela saint Corentin à son aide. 

— Secouez le péché que vous portez derrière vous, répondit le saint, et, par le secours de Dieu, vous serez sauvé !

Et, comme le roi hésitait à sacrifier sa fille à son salut, Corentin toucha du bout de sa crosse l’épaule de la princesse, « qui glissa dans la mer et disparut au fond du gouffre, appelé, depuis, le gouffre d’Ahèz ». 

Le cheval, ainsi délivré de son fardeau, s’élança en avant et atteignit le rocher de Garrec, où l’on voit encore la marque d’un de ses fers… Et, à l’horizon, debout sur le dernier débris des digues submergées, l’homme rouge montrait les clefs d’argent avec un geste de triomphe…  

On retrouve quelque chose du caractère méphistophélique de ce personnage dans le prince Karnak, dont M. Edouard Blau a fait un des héros de son poème. Plus intimidé, dans le Cid, par le voisinage de Corneille qu’il n’était réconforté par celui de M. d’Ennery, l’auteur du livret du Roi d’Ys s’est trouvé tout à fait à l’aise avec la prose du romancier breton, et, ne prenant à la légende que ses traits principaux, il l’a embellie, pour les besoins du drame musical, d’incidens et de détails dont il faut laisser tout le mérite à sa poétique imagination. Il a commencé par modifier l’orthographe du nom de la ville engloutie, en écrivant Ys au lieu de Is, l’Y, sur un titre de partition comme sur une affiche de théâtre, étant beaucoup plus décoratif. Dahut, la Magicienne commandant aux Korigans, « l’Honoria de l’Armorique qui s’était fait, comme la fille de Valentinien, une couronne de ses vices et avait pris pour pages les sept péchés capitaux », Dahut, appelée aussi Alc'huèz, ou plus brièvement Ahèz par le peuple, a reçu de M. Blau le nom plus doux, plus harmonieux, plus musical surtout, de Margared, et sa méchante action se trouve expliquée, sinon justifiée, par un désespoir d’amour. Margared et sa sœur Rozenn aiment toutes les deux Mylio ; mais une seule est aimée de lui, et, quand le jeune chef breton, qui s’en est allé en guerre, revient à la cour du roi, c’est à Rozenn qu’il conte ses exploits et chante le bonheur du retour. Margared, destinée par son père au prince Karnak dont celui-ci recherche l’alliance, repousse tout à coup une union qu’elle n’avait acceptée que parce qu’elle désespérait de revoir Mylio. Karnak s’éloigne très courroucé par le refus de la princesse et jure de se venger. Et voilà de nouveau la guerre allumée. Au deuxième acte, Mylio revient vainqueur et reçoit pour prix de sa vaillance la main de Rozenn. Karnak, vaincu, d’après le livret, ou perdu, comme il est dit, je ne sais trop pourquoi dans la partition, se rencontre avec Margared, auprès de la statue de Saint-Corentin. 

Margared ! ah ! tu viens sans doute 
Une fois encore m’outrager !

Non, répond celle-ci, je viens, au contraire, unir ma vengeance à la tienne. 

Ta haine a passé dans mon âme. 
(Étendant la main vers la ville entrevue à l’horizon) : 
Là-bas tous m’ont trahie et déchiré le cœur 
Et je n’ai plus d’amant, de père ni de sœur 
Dans la cité trois fois infâme ! 
(Soudainement.) 
Si tu veux nous unir
Elle ne sera plus demain qu’un souvenir. 

Corentin a entendu le complot ; sa statue s’anime comme celle du Commandeur ; mais ni les remontrances du saint homme ni les voix d’en haut qui chantent : « Repentez-vous ! » ne peuvent détourner Karnak et Margared de leur sinistre projet. 
Au troisième acte, le forfait s’accomplira. Margared, un instant hésitante, est bientôt ramenée à ses idées de vengeance à la vue du couple heureux qui va sortir de la chapelle,

Le cœur tremblant d’un doux émoi. 

Et, d’ailleurs, Karnak ne la laissera pas manquer à son serment. La mer déchaînée a englouti la ville ; le peuple et les principaux personnages du drame, à l’exception de Karnak tué par Mylio, sont groupés sur le plateau d’une colline que les flots, toujours grossissant, environnent. Ce décor est fort beau. Margared, ayant fait l’aveu de son crime et menacée par la fureur populaire, grimpe sur un rocher qui a une vague ressemblance avec celui de Leucate, jette un cri et s’élance dans l’abîme. 

… Quand il aura 
Reçu sa proie 
Le flot vengeur s’apaisera.

Le flot s’apaise, en effet, et saint Corentin, entouré d’une auréole lumineuse, apparaît dans les frises venant apporter à ceux qui ont survécu le pardon du Très-Haut. Quant aux autres, ils sont noyés.

Ce poème est bien fait ; il est dramatique, intéressant, et fort agréablement rimé par un poète d’imagination et de talent qui ne dédaigne pas à l’occasion, surtout quand l’occasion est bonne, d’écrire des vers pour être chantés. Il a aussi le mérite d’offrir au compositeur des situations très variées et des effets de couleur locale que M. Lalo a pu rendre très heureusement à l’aide de quelques thèmes bretons et sans le secours de l’inévitable biniou. 

Laissez-moi préluder maintenant par un court préambule à l’énumération et à l’analyse des morceaux les plus saillans de l’ouvrage. Je vais parler au nom de M. Edouard Lalo. Outre la légende de la ville d’Ys, il y a la légende de la partition du Roi d’Ys qui, écrite il y a vingt ans, moisirait depuis cette époque dans le portefeuille de l’infortuné compositeur. J’ai connu, moi aussi, cette légende-là ; M. Lalo la connaît à son tour, mais il n’en veut pas, il la déclare absolument mensongère, et je suis un de ceux à qui il a demandé de vouloir bien la démentir. « À l’âge de quarante ans, m’écrit M. Lalo, je n’avais pas encore pensé au théâtre ; c’est vers quarante-deux ans que j’ai commencé Fiesque, mon premier ouvrage lyrique, que j’ai terminé pour le fameux concours du Théâtre-Lyrique, concours dont M. Charles Beauquier, l’auteur du poème de Fiesque, demanda l’annulation, – où je fus classé troisième. Le Magnifique eut le no 1 et la Coupe et les Lèvres le no 2. Ce ne fut que bien longtemps après que je songeai au Roi d’Ys ; mais, comme je vous l’ai déjà dit, je n’en traçai que les lignes principales ; découragé par l’échec de Fiesque, – que l’auteur ne put parvenir à faire jouer ni à Paris ni à Bruxelles (en ce temps-là, les compositeurs français frappaient déjà à la porte du théâtre de la Monnaie !), – je me livrai entièrement à la musique instrumentale, et c’est par les concerts symphoniques que je me suis fait connaître. Enfin, il y a environ deux ans, la fièvre théâtrale me reprit ; je refis complètement le plan du Roi d’Ys et c’est l’an dernier que l’ouvrage fut terminé. Voilà comme on écrit l’histoire… » 

M. Lalo, tout en refaisant complètement le plan du Roi d’Ys, n’a pas touché à l’ouverture, car nous l’avons entendue, l’autre soir, à l’Opéra-Comique telle qu’elle fut exécutée il y a… plusieurs années déjà (j’ai peur de me tromper en donnant une date) par l’orchestre Pasdeloup. Cette ouverture, très savamment développée, très brillamment instrumentée, est au répertoire de nos grandes Sociétés symphoniques. La Société des concerts du Conservatoire elle-même n’a pas dédaigné de l’insérer sur l’un de ses programmes, suprême honneur ! Je me suis empressé, comme on voit, de céder au désir de M. Lalo ; mais il ne me semble pas que la date assignée à une œuvre musicale ait une grande importance, au point de vue où se place M. Lalo, qu’elle puisse la faire plus vieille ou la rajeunir. Freischutz, Lohengrin ou la Damnation de Faust, par exemple, semblent nés d’hier et, dans l’ordre chronologique, ils sont bien plus vieux que le Roi d’Ys

Pourquoi donc dans sa lettre M. Lalo ne parle-t-il pas de Namouna ? La fièvre théâtrale ne l’avait donc pas encore repris lorsqu’il écrivit ce délicieux ballet ? M. Vaucorbeil le joua ; ses successeurs l’ont détruit. Et voilà pourquoi, sans doute, M. Lalo ne parle pas de Namouna dont la partition nous a été conservée par un intelligent éditeur, mais dont les décors n’existent plus. 

J’ai pris un plaisir extrême à la représentation du Roi d’Ys, une œuvre distinguée, une œuvre de maître, et personne n’est plus heureux que moi du succès, du très grand succès de M. Lalo. Le public, celui qui va plus volontiers et plus souvent au théâtre qu’au concert, connaissait peu le nom de M. Lalo. Pour être célèbre, il ne suffit pas d’avoir écrit plusieurs belles œuvres ou une belle œuvre seulement : il faut avoir son portrait à la vitrine des photographes, son buste à la devanture des magasins de musique et son nom aux « déplacemens et villégiatures », même quand on ne se déplace pas. Cela n’est ni bien difficile, ni bien coûteux, mais cela est tout à fait indispensable et, pour les musiciens surtout, la célébrité est à ce prix. Or, je crois que, jusqu’à présent, M. Lalo n’avait pas assez pris soin de sa renommée. Le mal peut se réparer. Il est à craindre pourtant que M. Lalo, après comme avant le Roi d’Ys, ne reste un artiste modeste, indifférent à la réclame, absorbé dans son art et se donnant à lui sans arrière-pensée. C’est ce qui, depuis bien des années déjà, me l’a fait aimer ; c’est aussi ce qui a conservé à son talent ce cachet de distinction, d’élévation et de sincérité, où le caractère de l’artiste se reflète tout entier. Il y a des pages légères dans la partition du Roi d’Ys ; je défie qui que ce soit d’y signaler une vulgarité. Et, si le chanteur y trouve maintes occasions de briller et de se faire applaudir, ce n’est pas que tel ou tel morceau, même orné d’un point d’orgue à la cadence finale, ait été écrit en vue de sa virtuosité. 

Vous avez entendu dire que M. Lalo, dont la valeur de symphoniste est indiscutable, n’avait pas les qualités nécessaires au compositeur dramatique. On le disait, mais on n’en savait rien. Il faudra dorénavant modifier cette appréciation. Si savante, si nourrie que soit l’instrumentation du Roi d’Ys, et bien que l’orchestre y joue par momens un rôle prépondérant, il est impossible de ne pas reconnaître que le symphoniste Lalo possède comme pas un l’art d’accompagner les voix. Et, gardez-vous d’en douter, ses accompagnemens n’en sont pas plus pauvres pour ça, ni ses harmonies écrites avec moins d’élégance et d’ingéniosité. Écoutez, par exemple, cet adorable duettino du premier acte, au rythme si simple et d’une sonorité si discrète, et vous ne perdrez pas une note, pas une syllabe de la délicieuse mélodie que chante Rozenn à Margared : 

En silence pourquoi souffrir ? 
Dans mon cœur épanche ta peine… 

Écoutez encore ce passage d’un autre duo, non moins gracieux, non moins poétique, mais plus développé et plus dramatique que le premier : 

Que ta justice fasse taire 
La plainte de ton cœur brisé, 

et vous me direz si l’accompagnement, presque toujours en accords plaqués, vous a distrait un seul instant de la délicieuse cantilène que soupire si agréablement Mlle Simonnet. 

Le même éloge ne peut-il s’appliquer au double chœur des jeunes gens et des jeunes filles au début du troisième acte, et à la jolie phrase de Mylio : « Je le sais, ton âme est douce », et aussi au duo qu’il chante avec Rozenn, morceau exquis, dont les premiers soupirs rappellent une chanson bretonne bien connue : « Nous sommes venus vous voir, Madame la mariée » ? Aux citations que je viens de faire, je pourrais en ajouter bien d’autres. Passons maintenant aux épisodes dramatiques rendus par le compositeur avec une puissance d’inspiration à laquelle la péroraison de sa belle ouverture nous avait préparé. C’est d’abord, au premier acte, le large récit mesuré que chante le roi : « Aux jours futurs, j’ai dû songer » ; le bel ensemble final coupé par les phrases haletantes de Margared apprenant que Mylio est vivant, et le défi jeté par le jeune chef au prince Karnak, à qui Margared a refusé de s’unir. 

Je citerai, au début du deuxième acte, l’air de Margared, dont Mlle Deschamps a supérieurement rendu l’accent passionné, et l’entraînant, le belliqueux allegro chanté par Mylio, que nous verrons reparaître successivement dans le quatuor suivant et dans le chœur de victoire du premier tableau. Je n’ai loué que le côté poétique du duo des deux femmes ; je dois en signaler aussi les passages où s’exhale la fureur jalouse de Margared accusant sa sœur et maudissant Mylio. Le monologue de Karnak, son duo avec Margared, l’intervention de saint Corentin et des voix célestes forment une scène très émouvante, très grandiose et magistralement traitée par le compositeur qui, à mesure que l’action se déroule, se fait pardonner de plus en plus, par la clarté de ses mélodies, par la force et la vérité de l’expression dramatique, son grand talent de symphoniste, de musicien de concert. Après le lever du rideau du troisième acte, on le lui aura pardonné tout à fait. Tout ce tableau des fiançailles, je l’ai dit plus haut, est d’une couleur délicieuse, d’une exquise fraîcheur. Et quel saisissant contraste font aux terribles imprécations de Karnak et de Margared les chants religieux entendus dans la chapelle pendant le mariage de Rozenn et de Mylio !

La foule est agenouillée ; le flot monte toujours et le succès du compositeur, toujours grandissant, devient un véritable triomphe après l’accord final. 

Et le wagnérisme de M. Lalo, que devient-il dans tout cela ? Ma foi, je n’en ai trouvé trace nulle part. 

Les principaux rôles sont confiés à Mlle Deschamps et à Mlle Simonnet ; à MM. Talazac, Bouvet, Fournets et Cobalet. Nommons aussi M. Bussac, afin que M Cobalet, le sympathique roi Gradlon ou Grallon, qui devint plus tard le Galaor des romans de la Table-Ronde, n’arrive pas le dernier. M. Paravey a donc donné l’élite de sa troupe au compositeur du Roi d’Ys. C’était, bien le moins qu’il pût faire pour une œuvre de cette importance, pour un musicien de cette valeur.

E. REYER. 

P. S. L’analyse du poème et de la partition du Roi d’Ys m’ayant entraîné un peu loin, mais pas plus loin que je ne voulais, je suis obligé de renvoyer à huitaine le compte rendu du concert donné par les élèves du Conservatoire, de la cantate qui a obtenu le prix Rossini et de l’Hamlet de M. Hignard. Huit jours de plus ne sont rien pour celui qui a attendu vingt ans. 

E. R.

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