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Audition des envois de Rome

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Conservatoire. Envois de Rome.

Que dire de la « Légende de Saint-Jean l’Hospitalier » pour émettre après une audition unique une opinion impartiale sans être trop sévère ? Juger une partition de cette importance – elle a plus de quatre cents pages – sur une première impression, est toujours chose malaisée. Il reste au pauvre critique assis devant sa table la ressource de relire ces quatre cents pages à tête reposée ! A tête reposée… ! Rarement l’expression a été plus juste, car à l’orchestre l’œuvre est d’une exubérance de sonorités à laquelle l’oreille la moins délicate a peine à se faire.

C’est une de ces partitions dont les opportunistes disent volontiers pour ne pas trop se compromettre, « C’est dur ! »

Quand les chefs de l’École « progressiste » avouent que c’est dur, on peut conclure hardiment que c’est très dur !

M. Camille Erlanger est un bon musicien, mais il est de ceux qui ont la légitime ambition de faire parler d’eux tout de suite. Il eût mieux valu faire moins d’éclat pour recueillir un jugement plus favorable.

Pourquoi ce jeune musicien dont le tempérament artistique ne peut être mis en doute, a-t-il commis la faute d’écraser sous le poids d’un orchestre trop éclatant des inspirations d’un certain mérite ? Pourquoi a-t-il cherché à prouver que ses études le mettait à même de donner à une idée musicale des développements…qui ne sont pas toujours en proportion avec elle ?

Sur les sept parties qui composent l’ouvrage, on n’en a malheureusement – heureusement, disent les méchantes langues – donné que quatre. Nous disons malheureusement, parce qu’on a laissé de côté tous les tableaux tendres pour ne conserver de la légende que les pages les plus farouches.

La chasse fantastique avait déjà été exécutée en public. Il convient de signaler encore le chœur de fête et le récit du châtelain, puis le Prélude du second tableau et le chœur des Remords, qui ne manque pas d’ampleur.

A l’interprétation revient presque tout le succès de cette séance : à M. Taffanel d’abord et au merveilleux orchestre qu’il dirige si parfaitement, aux chœurs et à leurs chefs, MM. Samuel Rousseau et Georges Marty, aux solistes M. et Mme Auguez et M. Gilbert. R.S.

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Composer

Camille ERLANGER

(1863 - 1919)

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https://www.bruzanemediabase.com/en/node/675

publication date : 12/07/23