Fortunio
Comédie lyrique en 5 actes créé à l'Opéra-Comique (salle Favart III) le 5 juin 1907.
Cette comédie-lyrique sur un livret de Gaston Caillavet et Robert de Flers fut créée à l’Opéra-Comique le 5 juin 1907 dans une version en cinq actes, réduite la même année à quatre actes (les actes III et IV de l’original n’en formant plus qu’un). Elle s’inspire du Chandelier de Musset, publié en 1835, mais porté à la scène seulement en 1848 et repris en 1850 à la Comédie-Française. Pour cette seconde production, Offenbach composa une chanson, incluse en 1861 dans La Chanson de Fortunio. Cette opérette imagine en fait une suite au Chandelier et met en scène un Fortunio cinquantenaire, avocat bedonnant. Messager revient donc à l’intrigue d’origine : le capitaine Clavaroche conseille à la jolie Jacqueline, sa maîtresse, de feindre quelque tendre sentiment pour le timide Fortunio, afin de détourner l’attention de son mari. Mais Jacqueline s’éprend du jeune clerc, réduisant le militaire faraud au rôle de « chandelier ». Le sujet pourrait porter à la farce ou au sentimentalisme lénifiant, deux écueils évités par Messager, même dans l’humoristique « Que dites-vous du nom de Clavaroche » ou dans l’air de Fortunio « Je suis très tendre et très farouche ». Modèle de délicatesse et de raffinement, tant dans les harmonies, l’orchestration ou les lignes mélodiques en apesanteur, la musique passe imperceptiblement du récit au cantabile, joue habilement sur les nombreux changements de tempo et de métrique. Quelques touches de mélancolie nuancent le portrait des personnages (« Hélas ! pour votre Jacqueline », « J’aimais la vieille maison grise » et « Il s’agit d’une amie à moi »), mais sans jamais inquiéter : la tragédie ne saurait atteindre ce pays du sourire.
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