Maison à vendre
Comédie mêlée de chants en un acte créée à l’Opéra-Comique (salle Favart) le 23 octobre 1800.
Maison à vendre est créé à l’Opéra-Comique (salle Favart) le 23 octobre 1800, quelques mois seulement avant la fusion de l’institution avec sa concurrente, la salle Feydeau. En un acte, de dimension modeste, l’ouvrage fait appel seulement à cinq rôles (dont l’un n’est que parlé), sans chœur. Les parties vocales mettent en avant les vedettes de la troupe, en particulier le ténor Huet et le baryton Martin. Le premier brille par sa vocalisation pleine de panache tandis que le second ouvre la voie aux barytons aigus de l’époque romantique. Il est à son zénith vocal au moment de la création de l’opéra de Dalayrac, ce dont témoigne bien sa partie écrite en clef d’ut quatrième ligne, dans le haut de la tessiture. L’effectif instrumental est sobre et, par bien des aspects, encore classique : deux flûtes, deux hautbois, deux bassons, deux cors, timbales et cordes. Mais dès l’ouverture en ut majeur – brillante et acrobatique dans ses traits en triolets de croches –, on comprend que l’auteur utilisera tout le potentiel sonore et virtuose de son orchestre. Les airs cèdent volontiers la place aux ensembles, plus dramatiques car poursuivant l’action engagée. Duo, trio, quatuors sont principalement écrits dans des tempi rapides, ce qui confère à la partition le pouvoir de faire avancer l’intrigue au lieu de la brider. Cette qualité n’est pas la moins essentielle de Dalayrac, qui n’oublie jamais qu’un opéra-comique reste du théâtre avant toute chose. Joué à Paris et en province pendant de longues décennies, Maison à vendre est l’objet d’une reprise acclamée en 1874, au Théâtre de la Gaîté, et ne craint pas de concurrencer la jeune comédie musicale encore en 1922, dans une mise en scène remarquée au Trianon-Lyrique.