Études pour piano à pédalier

Éditées en 1866, les 12 Études d’orgue ou de piano à pédalier pour les pieds seulement appartiennent à la brève période durant laquelle Alkan publia la quasi-totalité de son œuvre pour piano-pédalier, entre 1865 et 1867 : 13 Prières op. 64, Impromptu sur le Choral de Luther « Un fort rempart est notre Dieu » op. 69, 12 Études pour les pieds seulement, 11 Grands Préludes et une transcription du Messie de Haendel op. 66. Dédiées à Lefébure-Wély, « le plus renommé, le plus populaire et le plus original des organistes » selon l’abbé Lamazou, elles sont dépourvues de numéro d’opus : les pièces seraient donc destinées au travail technique, pas au salon ni au concert. En outre, le piano-pédalier était surtout considéré comme un outil permettant aux organistes de parfaire leur jeu de pédale. Les Études d’Alkan exploitent toutes les possibilités de l’instrument avec une imagination stupéfiante : vélocité horizontale (n^o 1), accords à trois et quatre sons (n^o 2), polyphonie (n^o 3), superposition de legato et de staccato (n^o 4), notes répétées (n^o 5), cantabileémaillé de traits fulgurants (n^o 6), dessins chromatiques alternant avec des accords, des tierces ou sixtes parallèles (n^o 7), octaves et rythme majestueux d’une sarabande (n^o 8), staccato décoré de motifs ornementaux (n^o 9), superposition de binaire et de ternaire (n^o 10), chant sostenuto accompagné par des accords (n^o 11), récapitulation de toutes les difficultés rencontrées auparavant (n^o 12). De fait, cette virtuosité transcendante conduit souvent à oublier que les pièces sont jouées par le seul pédalier.