Jules DEMERSSEMAN

Dès l’âge de 9 ans, Jules Demersseman est élève en flûte du grand Tulou. Il entre au Conservatoire de Paris deux ans après, pour y poursuivre son apprentissage avec son professeur, y étudier l’harmonie avec Colet, et le contrepoint et la fugue avec Leborne. Demersseman obtient son prix de flûte à 12 ans seulement. Quelques années plus tard, il passera sans succès les épreuves éliminatoires du prix de Rome, et renoncera à persévérer dans cette voie. Virtuose de son instrument, sa réputation s’établit surtout à partir de 1856, lorsqu’il participe aux célèbres concerts dirigés salle Vivienne par Philippe Musard (spécialiste de musique légère, et qui fait alors danser Tout-Paris), puis à ceux d’Arban (également chef de la musique de bal) au Casino Cadet. On note que Demersseman, à l’image de son maître Tulou, refuse d’adopter le nouveau système de facture de la flûte breveté par Theobald Böhm, qui se généralise pourtant à partir de 1830. Il compose, essentiellement pour son instrument, un grand nombre de fantaisies avec piano sur des thèmes d’opéras, des solos avec orchestre, un concerto. L’une de ces pièces, le Concert italien (n^o 6, op. 82), a conservé une certaine renommée. L’opérette en un acte La Princesse Kaïka figure également au catalogue de Demersseman, représentée avec succès au théâtre des Folies-Nouvelles en 1859. Le musicien est encore l’auteur de quelques partitions pour orchestre et de pièces destinées au saxophone, qui contribuèrent notablement à faire connaître le récent instrument conçu par Adolphe Sax, proche ami de Demersseman. Le musicien meurt à 33 ans, probablement de tuberculose.