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Le Domino noir

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Laure Cinti-Damoreau dans Le Domino noir d'Auber

Opéra-comique en 3 actes créé à l'Opéra-Comique (salle de la Bourse) le 2 décembre 1837.

Un domino est un costume de bal masqué qui consiste en une robe avec capuchon ; par métonymie, on désigne par ce terme une cavalière inconnue, habituellement repérée par la couleur de son vêtement. Ainsi, Angèle de Olivarès porte-t-elle un habit noir à l’occasion des festivités de la Nativité organisées dans les appartements de la Reine d’Espagne. Il s’agit de sa dernière sortie avant de prononcer les vœux qui doivent faire d’elle l’abbesse du plus chic couvent de Madrid. Elle trouve le moyen d’être reconnue par son flirt de l’année précédente, Horace de Massarana, qui la poursuit jusque chez un ami et protège un temps son anonymat. Le rôle-titre comporte une étonnante variété de tons, grâce aux travestissements – la demoiselle noble se fait notamment passer pour une servante aragonaise – et au décalage entre sa pieuse destinée et son caractère romantique, associé à ses manières coquettes. Par exemple dans son grand air du début du troisième acte, lorsqu’elle rentre enfin au couvent au petit jour, Angèle conte comment elle a été attaquée nuitamment par un voleur qui lui a arraché sa croix, puis accostée par un étudiant qui se serait soi-disant contenté d’un (euphémique) baiser… alors qu’on entend dans l’orchestre d’abord sa course effrénée, puis l’affolement de son cœur qui bat, la scène n’est pas dénuée d’un certain érotisme, renforcé par cette imploration : « ô mon Dieu, disais-je en tremblant, sauve l’honneur du couvent ! » La vocalisation alerte de la cavatine qui s’ensuit évoque à la fois les mouvements de la danse et le gloussement de la jeune fille. Jacinthe, gouvernante à poigne, et Gil Pérès, concierge peureux, forment un couple de domestiques comiques dont les réactions contrastent avec le sérieux des risques encourus par Angèle et l’intensité des sentiments éprouvés par Horace. Auber brille tout particulièrement par les motifs légers, gais et aisément mémorisables, qu’il confie aux violons. Les conciliabules entre femmes durant le bal fournissent justement au compositeur un prétexte à employer la technique du parlante, c’est-à-dire à placer de façon éparse de longues discussions chantées sur un continuum mélodique à l’orchestre, un peu à la manière d’un mélodrame.

Permalien

https://www.bruzanemediabase.com/node/5861

date de publication : 02/12/23



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