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Phryné

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Opéra-comique en 2 actes, créé à l’Opéra-Comique à Paris (salle du Théâtre-Lyrique) le 24 mai 1893.

« Je viens à Phryné / Que ça vous épate / De mettre le nez et même la patte ». En ces termes, Saint-Saëns annonçait en janvier 1893 à Augé de Lassus, le librettiste, qu’il débutait la composition de son opéra-comique, et lui confessait quelques jours plus tard qu’il y prenait un « plaisir infini ». Rien d’étonnant à ce que ce féru d’Antiquité trouve grand intérêt à ces vers inspirés des jeux de dupes, de séduction et d’amour de Phryné, célèbre courtisane athénienne. L’intrigue est anodine – Phryné (soprano) et Nicias (ténor), qui s’avouent mutuellement leur amour, cherchent à se venger de l’archonte Dicéphile (basse chantante), oncle de Nicias, en lui faisant croire qu’il s’émeut devant le corps dénudé de Phryné alors qu’il contemple une statue d’Aphrodite –, mais donne lieu à quelques pages musicales remarquables : dans l’acte I, la complainte désespérée de Nicias « O ma Phryné ! c’est trop peu que je t’aime » et le chœur allègre et moqueur « Dicéphile est un fripon » ; dans l’acte II, le duo d’amour entre Phryné et Nicias, l’air de Phryné « Un soir j’errais sur le rivage » soutenu par une musique suggestive qui rend le déferlement des vagues sur le rivage ou encore le finale réjouissant et malicieux pour lequel, selon ses dires, Saint-Saëns déploya plus d’audace « qu’il ne m’en avait fallu, dans ma jeunesse, pour écrire La Danse Macabre ». Dès sa création le 24 mai 1893 à l’Opéra-Comique, Phryné rencontre un succès immense (sans doute en partie lié à la présence de Sybil Sanderson dans le rôle-titre) et devient, du vivant de Saint-Saëns, sa deuxième œuvre la plus populaire après Samson et Dalila (1877).