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Déjanira

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Formazione musicale :

Étude symphonique sur un fragment des Trachiniennes de Sophocle

« Si tu recueilles le sang figé autour de cet endroit de la blessure où le venin de l'Hydre de Lernaia a noirci la flèche, tu posséderas un charme puissant sur l'âme de Hèraklès et il n'aimera jamais aucune autre femme plus que toi. » Lecteur assidu des tragiques grecs, Durosoir s’y est souvent référé dans sa vie et durant la guerre, quand il en relisait les traductions par Leconte de Lisle. Quelle est, pour lui, la signification profonde de ce fragment ? Est-il apostrophé par l’image du destin aveugle qui poursuit son œuvre quoi qu’il en soit, à l’insu des individus ? C’est Déjanire qu’il choisit, parmi les quatre héros hautement tragiques de cette pièce ; Déjanire, dont le nom  signifie « celle qui tue son époux », l’image même de la prédestination. Dépossédé de son destin, est-ce ainsi que Durosoir se voit au retour de cette guerre qui lui a tout pris, sauf la vie ? Tout au long de ces trois cent quatre vingt deux mesures, le compositeur explore l’orchestre symphonique pour la première fois dans sa carrière. (Le poème pour violon et alto, en 1921, était l’orchestration d’une version initiale avec piano.) Ici, il creuse la complémentarité des groupes de timbres autant que leur opposition, dans une écriture où alternent les épisodes denses et des moments très aérés, gracieux et allègres. Il n’est guère possible de déterminer un rapport programmatique entre le texte de Sophocle et la partition de Déjanira. Quatre vingt douze ans après son achèvement, cette œuvre attend encore sa création.

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data di pubblicazione : 14/09/23



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