De Marseille. La Belle au bois dormant

De Marseille

La municipalité, qui régit notre Grand Théâtre aux frais et risques des contribuables, vient de faire un grand acte de décentralisation en nous offrant la primeur de la Belle au Bois dormant, opéra-comique inédit, de MM. M. Carré et L. Collin, musique de M. Silver, grand-prix de Rome.

Vif succès de première. Les beaux décors, véritablement féeriques, dus aux excellents peintres décorateurs Eugène Apy, Vives-Apy et Michelon, ont ébloui les spectateurs ; de même que les frais et riches costumes de la maison Roize, et la mise en scène, véritablement somptueuse, réglée par M. Joël Fabre, régisseur général. Interprétation en tous points excellente. Mme Bréjean-Silver, notamment, était longuement acclamée après chaque acte. Elle fut pour beaucoup dans le succès de cette œuvre — œuvre de son mari.

Quant à la partition, elle nous a paru déceler plus de recherches, plus de travail, que de véritable inspiration. Elle n’est point de celles qui fixent l’attention dès une première audition. Mais comme c’est là le faire de la nouvelle école, il convient d’attendre les représentations suivantes pour juger en toute connaissance de cause l’œuvre d’un véritable jeune qui en est encore à son premier essai.