L’ Œil crevé
Bouffonnerie musicale en 3 actes créée le 12 octobre 1867 au théâtre des Folies-Dramatiques (livret et musique d'Hervé). Pour une seconde version (1881, théâtre de la Renaissance), le livret est remanié par Hector Crémieux.
C’est au retour d’un long périple (notamment égyptien) qu’Hervé se met à écrire les œuvres les plus importantes de son catalogue. Libéré de toutes contraintes artistiques grâce à un décret mettant fin au monopole des grands théâtres parisiens, le compositeur peut désormais envisager l’opéra-bouffe comme un genre à grand spectacle. Si Les Chevaliers de la Table ronde – malgré leurs indéniables qualités – sont un échec, L’Œil crevé s’imposera au contraire au répertoire de nombreux théâtres. Les multiples éditions du livret et de la réduction pour piano en témoignent. Suivront Chilpéric et Le Petit Faust, tous deux amenés à traverser d’abord la Manche, puis l’Atlantique dans leurs versions anglaises. Créé aux Folies-Dramatiques le 12 octobre 1867, L’Œil crevé mettra un certain temps à trouver son titre définitif : ce fut d’abord L’Œil de Mademoiselle, puis – plus sobrement – Vlan dans l’œil. En trois actes très développés, l’ouvrage présente une galerie de personnages contrastés et tous plus loufoques les uns que les autres. Le quatuor des deux sopranos (Dindonette et Fleur de Noblesse) et des deux ténors (Alexandrivore et Ernest) se signale par une écriture vocale particulièrement exigeante. En ce sens, L’Œil crevé est sans doute la partition la plus proche de l’ancien opéra-comique de Hérold et Auber, et l’écriture musicale ne recule ni devant des cantabile italiens au souffle long, ni devant des harmonies expressives et théâtrales. On peut à raison considérer que livret et musique montrent Hervé à son zénith, compositeur irréprochable au goût comique surréaliste, véritablement avant-gardiste. N’est-il pas question d’une princesse à l’orbite perforée par une flèche lors d’un tournoi, qui ne déplore sa condition qu’en ce qu’elle est moins enviable désormais ? La même princesse qui – férue de menuiserie ! – s’exclame : « Peu importe le mari que l’on me destine, tant qu’il rabote bien ! »
Documents et archives
Article de presse
Le Monde illustré, 1er octobre 1881 [L’Œil crevé d’Hervé]
Article de presse
Le Figaro, 14 octobre 1867 [L’Œil crevé d’Hervé]
Article de presse
Le Tintamare, 2 octobre 1881 [L’Œil crevé d’Hervé]
Article de presse
L’Indépendance dramatique, 19 octobre 1867 [L’Œil crevé d’Hervé]
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date de publication : 11/10/23
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