Auguste MERMET

Si ce compositeur français avait honoré la volonté familiale, il se serait engagé dans l’armée, comme son père, officier de Napoléon I^er. Ayant pris des cours privés avec Le Sueur et Halévy, il préféra toutefois les palmes artistiques aux médailles militaires. Plusieurs années séparent la composition de ses principales partitions, essentiellement destinées au théâtre lyrique. La Bannière du roi (opéra-comique), créée à Versailles en 1835, est suivie par Le Roi David, représenté à l’Opéra de Paris en 1846, avec Rosine Stoltz dans le rôle-titre. Mermet obtient son plus important succès avec Roland à Roncevaux : entre 1864 (date de la création) et 1867, l’œuvre connaît une soixantaine de représentations. Premier opéra créé au Palais Garnier, en 1876, Jeanne d’Arc essuie en revanche un échec. L’opéra bouffe Pierrot pendu reste inédit à ce jour. Roland à Roncevaux et Jeanne d’Arc, sur un livret du compositeur, adoptent les conventions du grand opéra : un sujet historique, inspiré ici par des épisodes célèbres de l’histoire de France susceptibles d’aiguiser la fibre patriotique de l’auditoire ; des scènes spectaculaires et contrastées ; un style musical séduisant, même s’il ne présente pas d’innovations significatives. Certes, il manquait sans doute à Mermet la maîtrise technique d’un Meyerbeer ou d’un Gounod. Mais l’échec de Jeanne d’Arc coïncide également avec un changement du goût du public. Redécouvrir ce compositeur aujourd’hui permet ainsi d’appréhender l’esthétique du Second Empire avec davantage d’acuité.