Albert WILLEMETZ
1887 - 1964
Librettist, Composer
Peu d’artistes incarnent aussi bien le Paris des Années folles qu’Albert Willemetz. Issu d’une famille bourgeoise de la capitale, il se destine initialement à l’administration. Ces études de lettres le mènent ainsi auprès de Georges Clemenceau, dont il sera le secrétaire durant la Grande Guerre. Au lendemain de l’armistice, il se révèle cependant au public des Bouffes-Parisiens comme le principal librettiste de l’opérette Phi-Phi de Christiné, dont le succès immédiat propulse le jeune homme hors des cabinets ministériels. Il multiplie dès lors les productions, collaborant avec les compositeurs Maurice Yvain (notamment Ta bouche en 1922 et Yes ! en 1928), André Messager (Passionnément en 1926 et Coup de roulis en 1928) ou encore Arthur Honegger (Les Aventures du roi Pausole, 1930). Il s’associe aussi fréquemment à Sacha Guitry pour écrire des revues. Au cœur d’une époque où la comédie musicale s’inspire du musicalanglo-saxon, Willemetz impose sur la scène française des usages nouveaux : les compositeurs ne doivent plus seulement travailler à partir d’un livret préétabli, mais s’associer à un auteur de « lyrics » qui adaptera au plus près de la ligne musicale des paroles percutantes. Son talent pour accorder formules mélodiques et poétiques s’exprime également dans le domaine de la chanson. Maurice Chevalier, Yvonne Printemps, Mistinguett, Arletty, Joséphine Baker, Fernandel ou encore Bourvil comptent parmi ses interprètes et certains de ses titres restent aujourd’hui connus du grand public : depuis Mon homme (1920) jusqu’à Félicie aussi (1939). Directeur de théâtre, le lyriciste est également président de la SACEM durant la décennie suivant la Seconde Guerre mondiale.
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