Reprise de Namouna
Reprise de « Namouna »
Ballet en deux actes et trois tableaux de Ch. Nuitter et Petipa.
Musique de Ed. Lalo.
Chorégraphie nouvelle de L. Staats.
[Article illustré par une photographie de Mlle Zambelli.]
Dans un casino de Corfou, le pirate Adriani, homme noir et barbu qui arbore négligemment une demi-douzaine de yatagans ceinturé de soie, joue aux dés avec don Ottavio, gentilhomme fraîchement débarqué de Venise. Le forban, quoique Grec, prend si j’ose dire, un « haut-de-chausses » soigné en quelques minutes, l’heureux ponte vénitien l’a nettoyé de tout signe extérieur de la richesse, et se trouve propriétaire d’un capital important, d’un navire de commerce et de Mlle Carlotta Zambelli, qui a pris le gracieux pseudonyme de Namouna.
Entretenir une danseuse de l’Opéra, représentait déjà, comme on le voit, pour les fêtards des Îles Ioniennes, le dernier mot du luxe et de l’opulence. Don Ottavio, pourtant, qui est un fantaisiste, glisse tout l’or gagné dans les mains de Namouna, met Namouna dans son bateau, lui souhaite bon voyage et s’en va très satisfait de ce beau geste.
Nous le retrouvons bientôt sous les fenêtres d’une élégante de la ville, dona Héléna, fort occupé à diriger un septuor de mandolines aux fins de sérénade amoureuse. Rejoint par le pirate décavé qui a juré d’avoir sa peau, il dégaine et ferraille en mesure. Dans une scène où la part de la convention scénique est vraiment trop belle, nous voyons Namouna démasquée se jeter sur les épées des duellistes, les prendre dans ses mains et danser avec grâce entre les deux adversaires en leur offrant des fleurs, sans que son ancien maître et son récent libérateur songent un seul instant à la reconnaître. Le duel arrêté, Ottavio et Adriani se séparent sans cordialité.
La belle esclave entreprend alors la conquête du noble Vénitien. Là se déploie, selon les rites immuables du genre, la touchante psychologie qui servit à construire tant de scènes de tendresse mimée. « Je vais danser ! », annonce l’étoile en lançant les bras vers le ciel. « Soit ! », répond l’amant sans enthousiasme. La variation finie, la danseuse s’aperçoit que son effet est manqué. Scène de colère avec l’inévitable trépignement des petits pieds exaspérés, quelques larmes écrasées par l’avant-bras gauche, le danseur se rapproche, courte bouderie de deux mesures avec le dandinement fâché, le doigt à la lèvre et le sourire renaissant, puis éclat de rire sur une descente chromatique (très important !) et grande reprise de la variation qui, cette fois, oblige le compère à montrer au public qu’il prend à témoin de son ivresse ! — un visage émerveillé avec une bouche fendue jusqu’aux oreilles. Combien de fois, ô Carlotta ! combien de fois, sous des noms différents et sur des musiques diverses, avez-vous été contrainte de séduire ainsi votre maître de ballet ?
Cette fois, le petit jeu traditionnel se corse de l’artifice ingénu d’une cigarette : Namouna veut empêcher Ottavio de fumer pendant qu’elle fait des pointes, et le gentilhomme, en la voyant piétiner son scaferlati, entre dans une fureur vraiment ridicule et disproportionnée à son objet. Se mettre dans un tel état et lever la main sur une jolie femme pour défendre les contributions indirectes, manque vraiment par trop d’élégance. Pour punir le fumeur obstiné, voici venir quatre spadassins achetés par le traître Adriani et résolus à supprimer le trop heureux joueur. En garde ! un contre, quatre ! voici déjà un estafier transpercé par la pointe du Cyrano vénitien ; les autres fléchissent, quand huit solides marins délivrent le brave escrimeur et, à son grand étonnement, le désarment, lui nouent un bandeau sur les yeux et l’emmènent. C’est la vigilante Namouna qui, trouvant la ville décidément trop dangereuse pour son Ottavio, le fait enlever et l’embarque sur sa tartane, qui lève l’ancre et disparaît à l’horizon.
Il faut conclure. Le dernier tableau nous montre le harem du vieil Ali, honorable spécialiste de la traite des blanches. Namouna y fait une entrée triomphale avec son Vénitien, rachète toutes les esclaves, déjoue une suprême attaque du pirate, le fait poignarder et remonte en tartane avec Ottavio définitivement conquis, et les affranchies éternellement reconnaissantes !
Tel fut le résultat de la collaboration émouvante de MM. Nuitter et Petipa, qui florissaient en l’an de grâce 1882.
Je me plais à supposer que ce n’est pas la hardiesse d’une telle affabulation ou la sublimité excessive de cette conception de l’art chorégraphique qui put effrayer les spectateurs de cette époque. Rien de plus traditionnellement poncif que ce banal scénario, à qui toute l’ingéniosité de M. Staats n’a pu communiquer hier l’étincelle de vie.
Non, le musicien seul eut les honneurs de la curée. Ruée sur cette partition nouvelle, toute la presse musicale (Victorin Joncières en tête) en déchira les feuillets à vilaines dents. Et le gros Besson donna de la voix ! Malgré les courageuses protestations de clairvoyants critiques tels que Louis de Fourcaud, l’épithète définitive de « wagnérien » fut imprimée au fer rouge sur l’épaule du méprisable compositeur avant même que Namouna vît les feux de la rampe. On répétait dans une atmosphère de sourde hostilité, on ne se gênait pas pour déclarer « indansable » cette musique qui apparaît aujourd’hui si nettement rythmée à nos oreilles saturées de phrases invertébrées. « Mais vous ne voulez pourtant pas que je refasse Giselle ? », gémissait Edouard Lalo, qui doutait du génie d’Adolphe Adam : « Eh ! parbleu ! murmurait-on autour de lui. M. Lalo serait bien en peine de s’élever jusque là ! »
C’est donc un geste de nécessaire réparation qu’accomplissait hier l’Académie Nationale de Musique. et de Danse en relevant le rideau sur Namouna après une interruption de vingt-six ans.
Vingt-six ans ! La justice des hommes est lente ! Il fut un temps où cette réapparition eût causé dans la musique française un frisson de ravissement : mais nous ne croirons pas insulter à la mémoire de Lalo en avouant que ce temps nous semble déjà passé ! Le crime est commis, il est irréparable ; la pauvre esclave d’Adriani a passé les vingt-six plus belles années de sa vie dans les oubliettes : elle y était entrée fraîche d’une éblouissante jeunesse, c’est presque avec des cheveux blancs qu’elle en sort aujourd’hui. Elle ne reconnaît plus personne autour d’elle ; hier je n’ai pas vu Claude-Achille Debussy et Xavier Leroux se livrer en sa présence aux débordements d’enthousiasme qui, si on en croit Pierre Lalo mirent jadis en conflit avec l’autorité conservatoriale ! Le « wagnérisme » de Namouna (pour parler le langage, de ses bourreaux) nous apparaît aussi problématique que celui de La Jolie Fille de Perth ou de Djamileh, et nous n’y voyons plus qu’une aimable partition aux timides audaces et aux nouveautés rétrospectives. Ce n’est pas ainsi qu’il faudrait l’admirer.
Certaines pages sont demeurées pourtant d’une étonnante solidité et la délicate couleur n’en est point fanée. Ces brillants frottis de violons aigus sous lesquels ondule le noble dessin de violoncelles éclairé de notes de harpes qui forment le beau prélude du tableau de Corfou et reviennent au troisième tableau soutenir sur les flots la tartane aux ailes déployées, n’ont-ils pas gardé toute la fluidité puissante qui nous émeut encore aujourd’hui dans Rheingold (le voilà bien le wagnérisme de Lalo !), où la même instrumentation et la même coupe musicale se retrouve ? Le délicieux trois-seize de la scène du balcon avec sa fine sérénade en ré mineur qu’orne si précieusement un mi bémol de choix n’a-t-il pas conservé une saveur rythmique et harmonique réellement intacte, et le parfum de cette « valse lente » – comme ce mot a changé de sens aujourd’hui ! – si décente et si pure de lignes n’est-il pas impérissable ?
On a beaucoup goûté l’amusante et violente fête foraine avec la brutale insistance de son petit thème de trompettes rageuses si savoureusement harmonisé en équivoques tonales d’une rare élégance. Et Berlioz, en songeant à son « Tuba mirum », eût été ravi de l’adroite disposition des fanfares de scène qui, juchées sur un chariot, alignées sur les tréteaux d’une parade, installées sur un balcon aristocratique, se renvoyaient des quatre points cardinaux leur joyeux appel commenté subtilement par l’orchestre central.
On a soupiré d’aise au gracieux solo de flûte qu’Hennebains déroule sous les pas de Namouna au dernier acte avec tant de cristalline douceur, et l’on ne put rester insensible au clair éblouissement rythmique des petites cymbales que heurtent les seize danseuses endiablées de la place de Corfou, rendant plus lumineux encore le charmant allegretto qui sonne si bien avec ses quatre dièzes !
Mais toutes ces joies éparses n’ont pas suffi à consoler les vrais amis de l’auteur du Roi d’Ys : on sentait passer l’horreur de l’injustice sans recours. On a volé à Namouna toute sa jeunesse et il n’est plus désormais au pouvoir de personne de la lui rendre.
Félicitons tout de même la direction de l’Opéra de son beau geste et gardons, en présence des œuvres à venir, la terreur superstitieuse des jugements hâtifs : Namouna vient de prouver une fois de plus qu’on ne répare jamais complètement les erreurs judiciaires !
HENRY GAUTHIER-VILLARS.
La soirée
Avait-on assez dit que Namouna nous plongerait dans un ennui profond ?
Hier encore, au moment même où j’endossais l’habit à cisailles qui est de rigueur à l’Opéra, un mien ami, inféodé à quelque phalange franckiste, est entré chez moi et s’est mis en devoir de plaindre mon triste sort de soiriste.
Eh bien ! les pronostics fâcheux ne se sont point réalisés, et je retourne à l’ami franckiste ses condoléances.
Je n’ai point vu d’éventail dissimuler des bâillements d’ennui ; nul ronflement de spectateur assoupi ne parvint à mes oreilles.
De l’orchestre à l’amphithéâtre, on parut goûter fort le spectacle, et la preuve qu’on y peut prendre un plaisir appréciable, c’est que la plupart des invités qui assistaient à la générale de dimanche se retrouvèrent là hier soir.
Des noms au hasard de la lorgnette :
MM. comte de Camondo, C. Dreyfus, marquis de Cara-Riera, comte de Fitz-James, baron Hottinguer, d'Estournelles de Constant, prince Troubetzkoy, M. et Mme Ed. Colonne, Th. Dubois, Yvo Bosch, H. Rochefort, G. Fauré, A. Meyer, de Reinach, marquis de Massa, baron de Lassus, comte Potocki, comte de Chevigné, marquis de Franoys, comte de Clermont-Tonnerre, Bonnaud, G. de Rotschild, de Villeroy, marquis de Bonneval, comtesse de Maillé, P. Lebaudy, comtesse de Berteux, Lavessière, Chéramy, de Saint-Marceau, vicomte de Saporta, A. Hébrard, Frank-Puaux, Nicolapoulo, Gérault-Richard, Jaurès, marquis de Villefranche, Claretie, Dujardin-Beaumetz, comte de Gontaut-Biron, prince d’Hénin, comte de Gallilet, Jean Hottinguer, vicomte de la Redoute, comte Greffulhe, Chauchard. H. Ménier, de Curzon, de Sainte-Croix, baron de Vaux, S. E. l’ambassadeur des États-Unis, H. Deutsch, prince de Sagan, baronne de Rotschild, etc.
Souvenirs de jeunesse
En attendant le lever du rideau ; les oncles à cheveux grisonnants, qui virent les représentations de 1882, évoquèrent quelques souvenirs de cette déjà lointaine époque. On se remémora les incidents qui précédèrent l’apparition du fameux ballet, dont on parlait toujours sans le voir jamais : l’intervention du ministre, Antonin Proust, auprès du directeur de l’Opéra, qui n’était point, chose étrange, M. Gailhard (où était-il donc, M. Gailhard ?) ; le maître Lalo, malade, ne pouvant achever son œuvre ; Gounod, en bon confrère, lui prêtant la main pour mettre au point l’instrumentation.
Et l’on rappela surtout les noms des célébrités de la danse qui brillaient en ce temps-là sur la scène de l’Opéra, et qui, malgré la froideur du public pour la musique de Lalo, parvinrent à faire applaudir le ballet fort bien dansé et mimé parmi des décors très pittoresques.
Mlle Sangalli principalement, la rivale alors de Mme Rosita Mauri, obtint un succès personnel dans le rôle de l’esclave grecque.
Un de mes voisins me fit remarquer, à ce sujet, qu’il est des noms prédestinés à coiffer des danseuses : ainsi ceux de Piron, Keller, Salle, figuraient dans la distribution de Namouna il y a vingt-six ans, et on les retrouve aujourd’hui portés par de jeunes et séduisantes ballerines.
Quant à celui de Petipa, tout commentaire serait superflu. C’est un de ces noms qui décident d’une destinée. Bien avant que parut le collaborateur de MM. Nuitter et Edouard Lalo, la chorégraphie fut illustrée par des Petipa de l’un et l’autre sexe ; la première étoile de l’Opéra de Saint-Pétersbourg aujourd’hui encore s’honore de porter ce nom ; et tant qu’en ce monde il viendra des Petipa, ils seront de père en fils, de mère en fille, voués à l’art des petits pas.
Je ne veux pas m’attarder à rapporter toutes les anecdotes curieuses qui me furent contées hier soir, à propos de Namouna, par de vénérables oncles ; ce sont là souvenirs de jeunesse, et même, pour moi, d’extrême jeunesse. Je n’ai gardé qu’une très vague souvenance de Mlle Sangalli. En 1882, je n’étais pas encore autorisé, par les auteurs de mes jours, à fréquenter les danseuses. Pour tout dire, je n’avais que quatre ans.
Je préfère vous narrer des faits plus récents, mieux connus de moi, ceux de la soirée d’hier.
Héroïsme professionnel
Malgré mon désir de rester dans la salle à me rincer l’œil et les oreilles, il m’a bien fallu faire un tour dans les coulisses.
N’avais-je pas à prendre des nouvelles de la jeune danseuse blessée dans l’accident raconté hier par mon excellent ami Paulino ?
Mais, je ne m’en cache pas, j’ai reculé le plus possible ce moment pénible. Dame ! Vous comprenez, depuis que sur la scène de l’Opéra il pleut des objets aussi hétéroclites qu’un projecteur électrique. Qu’est-ce qui garantit maintenant que les ponts-volants, les rideaux, les treuils, les tambours, les contrepoids, les cordages, et tous les appareils de la machinerie ne vont pas semblablement céder à la tentation de prendre part au ballet ?
Aussi, vous l’avouerai-je, avant de risquer un pied sur le plateau, j’ai grimpé dans les dessus pour m’assurer de visu de la parfaite fixité de tous les engins ; je suis allé notamment, rendre visite aux électriciens préposés au maniement des projecteurs, tant du côté cour que du côté jardin ; et je ne suis redescendu en scène qu’après leur avoir arraché le serment formel qu’ils ne se livreraient plus à des fantaisies comme celle de la veille.
Malgré cela ; je suis resté distrait, inquiet, toute la soirée. Au moindre bruit, je sursautais, croyant à la chute de quelque nouveau bolide.
J’ai eu, d’ailleurs, la satisfaction de voir mes appréhensions partagées par la plupart des habitués de la scène ; rares furent ceux, à part les artistes et les machinistes, qui osèrent s’aventurer sur le plateau. Aussi, ne suis-je pas éloigné de penser que l’accident d’avant-hier fut un ingénieux moyen, inventé par les directeurs, pour éloigner, pendant quelque temps, de la scène, les habits noirs qui l’encombraient chaque soir et gênaient la manœuvre des décors.
J’ai cependant remarqué, hier, un groupe d’intrépides, et quels intrépides ! Des compositeurs, des chers maîtres, petits et grands, appartenant aux écoles les plus différentes, aux chapelles les plus opposées, mais tous fraternisant – ô harmonie ! que ne fais-tu pas ? — et en nombre tel que M.
Messager ne put retenir cette exclamation : « Que de musiciens ! On n’en a jamais tant vu sur la scène de l’Opéra ! »
Et dire qu’à ce moment un projecteur tombant du Ciel aurait pu mettre la France en deuil !
Un petit craquement, fort heureusement, se produisit dans les dessus, et fit se disperser les dieux.
Qui trompe-t-on ?
Vous ai-je, dit que le tableau qui avait eu le plus de succès était la fête foraine, à la fin du premier acte ? Cette reconstitution des foires vénitiennes d’autrefois fut fort bien réglée, avec la même minutie et un égal souci de la couleur pittoresque que l’avait été la kermesse dans Faust.
Une surprise fort agréable pour quelques-uns, fut de retrouver là les célèbres autant qu’amusants personnages de la Comédie-Italienne : Scaramouche, Arlequin Capitan, PulcineIla, Il Dottioro Balvardo, qui du haut de leurs tréteaux, haranguaient la foule aux costumes bariolés, l’invitant à venir voir jouer la dernière comédie du jour : Le Mari trompé. i
Le mari trompé ?... Au fait, pourquoi le mari trompé ?
Si quelqu’un fut trompé hier, ce ne furent assurément que les femmes !
Je ne parle pas seulement de la noble dame de Corfou que don Ottavio abandonne pour s’enfuir avec Namouna.
Je songe surtout aux femmes qui se trouvaient dans la salle. Car enfin, si j’en crois l’Écriture, « quiconque regarde une femme avec convoitise, a déjà, dans son cœur, commis l’adultère avec elle ». C’est clair et net ; et, sur ce point, il n’y a qu’à croire l’Écriture !
Or, je vous le demande, comment ne pas regarder avec convoitise tout ce bataillon de jolies danseuses, si affriolantes sous leur maillot rose et leur tutu léger ?
Comment ne pas se laisser troubler par le charme, par la grâce, l’esprit de Mlles Zambelli, A. Meunier. L. Piron, G. Couat, Sirède, Barbier, Billon, L. Couat, Urban Johnsson, Mouret, S. Mante, B. Mante, Dockès, Guillemin, Demaulde, Lozeron, Keller, Bonnat, H. Laugier, Moreira, Cochin, Lenclud, Marie ?
Comment ne pas rêver de Mlles Lequien, S. Kubler, Charrier, Milhet, Marcelle, Bremont, Poncet, Sauvageau, André, Even, J. Laugier, Schwartz, Maupoix, Aveline, Garnier ?
Comment ne pas être conquis par Mlles E. Kubler, Martellucci, Boulay, Coussot, Thierry, Brana, Soutzo, J. Kats, G. Kats, Terwoort, Roger, Pichard, Berton, Delord, Lefèvre, Trellayer, Delamare, M. Roger, E. Roger, Backeri Petrelle, Delsaux, Dauwe, Tersen, L. Noinville, Dupré, Affre, Jupin, G. Franck, C. Bos, Lapré, Léonore Antoni, Bousquat, Y. Franck, Escudier, Thouvenin, Laillier, Belli, etc., etc. ?
Ah ! Mesdames, vous toutes qui aviez, hier soir, des maris dans la salle, vous n’avez pas grande illusion à vous faire ! Vous l’êtes toutes, je crois, ce que nommait si bien Molière ! Il n’y a, sur ce point, qu’à en croire l’Écriture !
Celui qui ne l’est pas
Celui qui ne l’est pas… trompé dans son attente, c’est assurément M. Staats, car la soirée fut pour lui un triomphe, autant que pour Mlle Zambelli.
Et je ne parle pas ici de son interprétation personnelle du rôle de don Ottavio ; je songe à l’œuvre remarquable qu’il a accomplie, pour remettre à la scène, en si peu de temps et de si brillante façon, ce ballet hérissé de difficultés. Il est largement récompensé de ses consciencieux efforts, de son labeur opiniâtre, et de toute sa conviction d’artiste, apportée à la préparation de ce spectacle, par les chaleureux applaudissements qui lui furent prodigués eu cours de la représentation.
Celui qui ne l’est pas, non plus, trompé, c’est le public, et il a clairement manifesté sa satisfaction aux directeurs, qui peuvent compter cette première reprise de Namouna comme un succès.
Je m’en voudrais de ne pas féliciter, en terminant, M. Girodier, pour son interprétation du rôle d’Adriani, et M. Aveline, tout à fait remarquable dans le pas des tambourins et le pas marocain.
Malheureusement, on a à déplorer un léger accident survenu, pendant la danse des palmes, à Mlle S. Mante. La charmante artiste fit un faux mouvement et se luxa sans doute quelque muscle du genou. Une douleur aiguë l’obligea séance tenante à quitter le plateau, et on dut la transporter dans sa loge.
L’accident ne présente, heureusement, aucune gravité ; mais il nous privera sans doute du plaisir de voir Mlle S. Mante sur la scène de l’Opéra pendant quelques jours.
Que la toute gracieuse artiste veuille bien trouver ici l’expression de nos regrets et nos vœux sincères pour son prompt rétablissement.
P. MËALY.
Related persons
Related works
Namouna
Édouard LALO
/Charles NUITTER
Permalink
publication date : 16/10/23