Premières représentations. Namouna

PREMIÈRES REPRÉSENTATIONS
Théâtre de l’Opéra. — Namouna, ballet en trois tableaux de MM. Nuitter et Petipa, musique de M. Edouard Lalo.

Parler de Namouna, c’est dire le succès de Mme Sangalli, qui s’est surpassée par des prodiges de grâce, d’audace et de légèreté ? Qu’elle s’enlève en tournant sur elle-même ou qu’elle s’élance par des envolées hardies à travers l’espace, c’est toujours avec la même facilité, la même aisance ; sans aucun effort apparent, elle danse aussi simplement qu’une autre marcherait. Aussi, lui a-t-on fait recommencer le pas des Fleurs, sans penser à rien autre qu’au plaisir de voir voltiger la charmante ballerine.

La musique de M. Lalo est un peu savante pour un ballet. L’air à danser du joueur de Mandore et l’accompagnement de la Sieste des esclaves sont toutefois de fort jolies choses. Au second tableau, une fanfare de cornets à piston n’a pas grand succès auprès du public qui parait étonné d’entendre ces sons discordants.

Quant au livret, il est d’une simplicité extrême.

À Corfou, un corsaire joue aux dés aves le seigneur Ottavio ; il perd toutes ses richesses, son navire et son esclave, la belle Namouna. Furieux de sa mauvaise chance, il veut se battre avec son adversaire, mais Namouna, dans un pas charmant, passe toujours entre les épées. Plus tard, elle sauve encore Ottavio des mains de bandits prêts à l’assassiner ; elle fait tant et si bien qu’elle gagne son cœur, et qu’il renonce pour elle à l’amour d’une noble dame.

La mise en scène est extrêmement riche et les costumes sont très jolis. Le décor du second acte, avec la mer bleue dans le fond, est surtout fort admiré.

Pétrus.