Le Caïd
Opéra-bouffon en 2 actes créé à l'Opéra-Comique le 3 janvier 1849.
De 1837 à 1843, Thomas créé huit ouvrages lyriques, mais il faut attendre Le Caïd pour qu’il remporte son premier grand succès au théâtre. Le livret en vers libres de Thomas Sauvage situe l’action en Algérie autour de 1840. Alors que le caïd Aboul-y-far, administrateur et magistrat de la ville, est critiqué pour les taxes exorbitantes qu’il impose à ses sujets, le barbier français Birotteau lui propose de le protéger contre toute attaque. Au lieu des vingt mille boudjous demandés, le Caïd offre à Birotteau la main de sa fille. Mais Fathma vit une romance avec le tambour-major Michel et le barbier néglige les attentes de la modiste Virginie. Quand Virginie et Michel font valoir leurs engagements respectifs, le Caïd, qui ne peut offrir sa fille, se voit contraint de payer Birotteau, ignorant que le talisman secret promis par le barbier n’est en réalité qu’une simple pommade contre les coups ! Adoptant la forme traditionnelle de l’opéra-bouffe en deux actes, la partition de Thomas se présente comme une parodie des conventions de l’opéra italien, notamment rossinien. Outre l’intrigue qui rappelle celles de L’Italienne à Alger ou du Turc en Italie, la partition fourmille de motifs mélodiques italianisant, de formules syllabiques sur rythmes brefs et de lestes vocalises. La couleur orchestrale sert elle aussi l’exercice parodique quand l’écriture harmonique révèle un certain goût bien français. Outre l’ouverture, citons parmi d’exquises pages, l’air du tambour-major, celui de Virginie « Plaignez la pauvre demoiselle », et le truculent ensemble final. L’œuvre connaît un vif succès à sa création et révèle, presque vingt-ans avant Mignon et Hamlet, la grande qualité d’écriture vocale de Thomas.
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Le Caïd de Thomas (carte Guérin-Boutron)
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Le Caïd, quadrille d’après Thomas (Musard)
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