Sonate pour violon et piano en mi bémol majeur op. 11 no 2
Allegro risoluto – Andante – Finale
Cette partition est la deuxième d’un ensemble de trois, dédiées au pianiste Johann-Baptist Cramer et publiées en 1818 sous l’intitulé Grandes Sonates pour le pianoforte avec accompagnement d’un violon obligé. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce titre ne signale nullement la prééminence du piano ; il est au contraire l’indice que le violon s’est émancipé par rapport aux anciennes sonates « avec accompagnement de violon ad libitum », dans lesquelles ce dernier ne faisait que doubler la mélodie du piano. L’« Allegro risoluto » ne l’empêche pas d’être une page sensible, grâce à une harmonie souvent chromatique. Son premier thème, avec ses gammes et accords pointés, fait apparaître un motif de broderie qui s’avèrera moteur à travers tout le mouvement. Un second thème, plus chanté, rappelle le style galant – à la basse apparaît la broderie évoquée – et se referme par une section aux nombreux arpèges. L’« Andante », réclamé « Non Troppo lento », repose sur des motifs qui se conjuguent et s’échange d’un instrument à l’autre, portés par un accompagnement d’arpèges et d’accords. Une section en majeur introduit des doubles croches, qui demeureront omniprésentes. Au retour du mode mineur, un motif pointé surgit, qui rappelle celui du mouvement précédent. Cette page se referme sur un « Poco più lento » majorisé. Le « Finale », indiqué « Allegretto » et tout en arpèges, est un mouvement gracieux, souvent serein malgré quelques couleurs plus dramatiques. Élégant, le premier thème est énoncé au piano et repris au violon ; le second consiste en des notes répétées.