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Musique. Namouna

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MUSIQUE
[...] NAMOUNA, ballet, musique de M. Edouard Lalo.

La maison J. Hamelle, qui se distingue entre toutes par ses éditions, unissant à un luxe de haut goût un fini parfait de gravure, et qui a bien voulu nous autoriser à détacher de son répertoire quelques fragments de choix, à l’intention de nos chères lectrices des Annales, a publié récemment, comme nous l’avons annoncé, le ballet de Namouna, de M. Lalo, représenté à l’Opéra sous l’administration de M. Vaucorbeil. Cette œuvre, dont nous reproduirons également une page dans un de nos suppléments illustrés, porte l’empreinte d’une individualité curieuse et qu’on tient en particulière estime dans le monde artistique. M. Lalo doit beaucoup à l’étude : c’est incontestablement un de nos plus savants musiciens ; mais il doit plus encore à dame Nature, qui l’a doué à souhait pour le plaisir des dilettantes. Les symphonies que nous connaissons de lui, et que le merveilleux orchestre de Lamoureux nous a fait entendre à plusieurs reprises, d’un classicisme pur au point de vue de la forme, sont d’une séduisante originalité au point de vue des idées. C’est même un peu à cette originalité que Namouna a dû sa fugitive carrière à l’Académie nationale de Musique.

Les virtuosités chorégraphiques de Rita Sangalli — et Dieu sait si elles étaient prisées des copurchics du foyer de la danse ! — n’ont pu prolonger d’un jour son éphémère existence. On se souvient, sans doute, qu’au premier acte M. Lalo avait introduit une fête foraine d’un naturalisme qui, pour avoir paru nouveau à l’Opéra, ne laissait pas d’être fort piquant. Les instrumentistes placés sur la scène y tapageaient pittoresquement, comme sur une place publique. À notre humble avis, cela ne choquait aucunement les yeux, et encore moins les oreilles. C’était trouvé comme musique et amusant comme effet. Mais les abonnés de l’Opéra jugèrent la chose « incompatible avec la dignité (!) de l’Académie nationale » et M. Vaucorbeil, qui avait le tort de ne voir souvent que par leurs yeux, et tout artiste qu’il était, de n’entendre que par leurs oreilles, se hâta de régler son compte à la gracieuse et inoffensive Namouna. Le plus joli, c’est que Lamoureux ayant eu l’excellente idée de faire exécuter à l’Eden les fragments principaux du ballet de M. Edouard Lalo, ces mêmes abonnés de l’Opéra ne reconnurent pas la scène lyrique dont ils s’étaient montrés si émus et furent les plus zélés à l’applaudir. « Si étrange que cela soit, écrivait récemment à ce sujet notre confrère M. Reyer, c’est pourtant absolument vrai, et il nous semble qu’on peut y voir la preuve de la valeur musicale et de l’intérêt symphonique qui distinguent l’œuvre très originale de M. Edouard Lalo. » Tel est aussi notre sentiment, et nous ajoutons volontiers avec l’autorisé critique des Débats : Peut-être, si on la réentendait aujourd’hui plus attentivement, sans prévention et sans parti pris, trouverait-on qu’après tout elle est digne de figurer à côté de certains ouvrages du même genre qui ne quittent pas l’affiche de l’Opéra et qui ont toutes les sympathies du public. Il appartiendrait à MM. Ritt et Gailhard de faire ce nouvel appel à l’opinion et, en rendant justice à un homme de talent, de réparer l’erreur de leur trop faible et trop fluctuant prédécesseur.

ELY-EDMOND GRIMARD.

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Choirmaster, Journalist

Ély-Edmond GRIMARD

(1842 - 19..)

Composer

Édouard LALO

(1823 - 1892)

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Édouard LALO

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Charles NUITTER

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