Le Fer et les Fleurs : Étienne-Nicolas Méhul (1763-1817)
Livre collectif en français sous la direction d’Alexandre Dratwicki et Étienne Jardin. Arles : Actes Sud / Palazzetto Bru Zane, 2017.
Né sous l’Ancien Régime, Étienne-Nicolas Méhul (1763-1817) a traversé les tumultes de la Révolution et les ors de l’Empire pour mourir à l’aube de la Restauration. Sa musique est un parfait exemple de Sturm und Drang à la française : classique par ses formes, elle aspire à une nouvelle esthétique, celle de l’expression du sentiment dans toute sa versatilité. Le style de Méhul balaye ainsi une palette de coloris très large, allant de la pompe martiale (Adrien, Horatius Coclès) à l’affliction (Mélidore et Phrosine, Euphrosine), en passant par le religieux (Joseph), le pittoresque (Les Deux Aveugles de Tolède) et même l’exotisme de l’ossianisme, alors en pleine vogue (Uthal). Si Méhul paraît plus à l’aise dans le style tragique, il laisse cependant de nombreux ouvrages légers.
À l’occasion du bicentenaire de sa mort, cet ouvrage collectif entend réaffirmer l’importance d’un artiste qui fut aussi membre actif du Conservatoire de Paris et de l’Institut de France. Des facettes encore méconnues de son catalogue y sont mises en lumière, notamment la musique de scène des Hussites, ses quatre ballets-pantomimes ou encore ses symphonies tardives. Des statistiques précises donnent une image exacte de sa présence dans la vie musicale des années 1780-1815. Enfin, l’analyse du regard que portèrent sur lui Berlioz, Cherubini et Castil-Blaze permet d’affiner les spécificités de son génie et les limites de ses expérimentations sonores, et de comprendre comment, de compositeur, il devint symbole.
Table des matières
É.-N. Méhul – Préface d’Ariodant
Étienne Jardin et Alexandre Dratwicki – Introduction
Méhul et la vie politique
Adélaïde de Place – Méhul, musicien patriote ?
Elizabeth C. Bartlet – Méhul et Bonaparte
Méhul et les institutions
Frédéric de La Grandville – Une présence discrète et marquante : Méhul au Conservatoire de musique de Paris entre 1793 et 1815
Diane Tisdall – Les classes de violon du Conservatoire de Paris vues par Méhul (1808-1815)
É.-N. Méhul – Rapport sur la Méthode de piano
Louise Bernard de Raymond – Méhul et le projet de Dictionnaire de la langue des beaux-arts de la quatrième classe de l’Institut de France
David Charlton – D’un genre et d’un théâtre à l’autre : Méhul dans les années 1790
Méhul à l’ouvrage
Emmanuel Reibel – Uthal et l’ossianisme
Alexandre Dratwicki – Le ballet, école de la symphonie ?
Patrick Taïeb – La Chasse du Jeune Henri, une analyse historique
Emilio Sala – Méhul et le mélodrame : le cas des Hussites
Gunther Braam, Alexandre Dratwicki et Sébastien Troester – Qui a écrit la Messe de Méhul ?
Maxime Margollé – Euphrosine et Coradin ou Le Tyran corrigé (1790) : « une révolution dans la musique française »
Étienne Jardin – La programmation de Méhul à Paris de son vivant
Postérité
Fabio Morabito – Évaluer le génie sur son lit de mort : la biographie critique de Méhul par Luigi Cherubini
Luigi Cherubini – Notice sur Méhul
André Caroff – Méhul, horticulteur à Pantin
Séverine Féron – Étienne-Nicolas Méhul au cœur de la réforme de Castil-Blaze
Alban Ramaut – Berlioz et Méhul : contribution à un chapitre oublié de l’histoire du XVIIIe siècle dans le XIXe siècle
Hector Berlioz – Méhul (extrait des Soirées de l’orchestre)
Olivier Bara – Joseph à Paris, à travers le XIXe siècle. Une quête de reconnaissance
Annexe
Les représentations des œuvres de Méhul sur les scènes parisiennes de son vivant
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publication date : 19/10/23