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Les Abencérages ou L’Étendard de Grenade

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Librettiste(s) :
Date :
Formation musicale :
Institution :
Casimir Eloy en troubadour (Les Abencérages de Cherubini)

Opéra en 3 actes, créé à l’Académie impériale de musique (salle Montansier) le 6 avril 1813.

Les Abencérages marque le retour du compositeur à l’Opéra après dix ans de silence. Cherubini s’associe au librettiste Étienne de Jouy, lequel s’inspire du roman Gonzalve de Cordoue de Jean-Pierre Claris de Florian. Le mariage d’Almansor et Noraïme, tous deux de la tribu des Abencérages, est menacé par la tribu ennemie des Zégris, dont le chef est lui aussi amoureux de Noraïme. Les Zégris mettent en œuvre un stratagème pour faire déchoir Almansor. Injustement accusé, celui-ci est rétabli dans son honneur par l’intervention de Gonzalve de Cordoue. L’œuvre connaît un certain succès (près de vingt représentations – après une brillante première sous la direction de Louis-Luc Loiseau de Persuis, où l’on a vu paraître le couple impérial), mais tombe dans l’oubli après 1816. Pourtant Les Abencérages fait figure de fleuron du grand opéra romantique français, tel qu’il est en train d’émerger avec les œuvres de Catel, Le Sueur ou Spontini. À plus d’un titre, cet opéra préfigure certaines des grandes œuvres du genre : par l’importance du développement dans l’écriture des parties ; par la recherche de timbres au service d’un dispositif dramaturgique, opposant dans l’orchestre les bois ou les fanfares de cuivres, au lyrisme d’instruments solistes ; par le lien très étroit entre l’intrigue amoureuse et la fresque historique (Jouy ancre ici durablement le grand opéra français dans une référence constante à l’histoire) ; enfin, par l’importance des chœurs, dont le rôle, moins décoratif, est appelé à jouer davantage une fonction dramatique.